Historique de l'école

De 1818 à 1902 ...

Cet historique reprend de larges extraits des “Chroniques de la Congrégation des sœurs de SAINT-JOSEPH de CHAMBERY par le Chanoine Léon BOUCHAGE”.

C'est en 1818 que fut fondée l'école, autorisée par lettre patente du roi de Sardaigne en 1823 pour toutes maisons tenues par les sœurs de Saint-Joseph de Chambéry.

Le marquis VICTOR COSTA DE BEAUREGARD créa cette école "pour l'éducation des jeunes filles et un asile pour les malades". "Les mêmes mains devaient dispenser l'instruction et les secours médicaux".

Cette double mission d'institutrices et d'infirmières fut confiée à la jeune communauté des sœurs de Saint-Joseph qui, pour la première fois, détacha de la maison-mère plusieurs religieuses.

Elles furent très vite acceptées par les habitants, remplissant "avec zèle et courage" leur mission. En 1819, une épidémie de typhus ravagea la commune. De maison en maison, elles allèrent soigner les malades atteints par ce terrible fléau. Malheureusement elles furent touchées et deux d'entre elles moururent à l'âge de 23 et 24 ans : ce furent les premières religieuses de l'ordre qui disparurent (sœurs Candide et Marie-Victoire).

La nouvelle supérieure, sœur Saint-Louis passa dix-huit ans à La Motte. Ses grandes qualités lui valurent " l'estime et le respect, la confiance et l'amour " de tous. Elle connut les faveurs de la reine HORTENSE et eut les éloges de la reine MARIE-THERESE venue avec le roi CHARLES-ALBERT passer quelques heures au château le 26 juin 1834.

Le marquis Pantaleon COSTA DE BEAUREGARD, fils de Victor mort en 1832, fit rebâtir les locaux. Plus spacieux, ils purent recevoir six sœurs et un plus grand nombre d'élèves et de malades. Il fit exécuter une canalisation qui amena l'eau du haut de Barby (près du lycée agricole) dans la cour de l'école.

La fondation continua de se développer et passa en 1860 du régime sarde au régime français. Elle restera jusqu'en 1893 école communale. L'enseignement sera donné par des institutrices munies des diplômes exigés à l'époque et il sera gratuit. Près de deux cents enfants fréquentaient l’établissement.

Le 1er octobre 1893, le marquis COSTA DE BEAUREGARD céda à Ferdinand NOBLET la partie ancienne de l'école occupée par les sœurs et les classes.

La société civile immobilière de LA MOTTE-SERVOLEX, créée le 10 septembre 1893, acheta les bâtiments ainsi que le verger et le jardin pour 21 000 F.

Le premier comité d'organisation de l'école vit le jour le 16 mai 1897, il était constitué de : Mesdames la comtesse de BUTTET, BURNIER, VERDI, MARESCHAL, Mesdemoiselles d'ORGEVAL, du NOYER DE LESOHERAINES, Messieurs Ferdinand NOBLET, le baron du NOYER de LESCHERAINES, le comte Léonide MARIN, l’archiprêtre Henri VALLET, Antoine RICHARD, Pierre BARRAL, François BURNIER, Charles CABAUD, Charles MARESCHAL,

Et la vie continua...

La loi Combes toucha l'école. Les religieuses furent expulsées le 4 août 1902 mais la population réagit et l'école demeura :

4 AOUT 1902. L'expulsion des sœurs ne laissa pas indifférent la population. Lorsque le commissaire de police d'AIX-les-BAINS, M. GAUTHIER, arriva à l'école à 5 heures du matin, il trouva le portail fermé et derrière celui-ci les propriétaires bien décidés à ne pas céder. Ce n'est que vers 12h30, après avoir fait une brèche dans le mur d'enceinte que cet officier de police put signifier aux religieuses l'ordre d'expulsion. Malgré l'heure matinale, les Motterains avaient tenu à protester contre cette décision et à soutenir les sœurs. Près de 900 personnes accompagnèrent les religieuses à leur sortie aux cris de " Vivent les sœurs ! Vive la Liberté ! " jusqu’au bourg où le curé Perrier les accueillit.

Les années difficiles allaient continuer pendant le premier conflit mondial mais l'école se releva progressivement.

Le 2 juillet 1916, un comité d'action vit le jour pour " la réorganisation des écoles libres de La Motte-Servolex". A l'origine de celui-ci le curé de la paroisse Joseph JACQUIER, Charles CABAUD maire de la commune, Joseph CABAUD, François CHIRAT, Cardinal Athanase et Joseph BARRAL. Absents de cette rencontre, mais excusés, Monseigneur COSTA DE BEAUREGARD, Antoine RICHARD et le Docteur BLAIN mobilisé.

Le premier compte-rendu de ce comité montra " que le fonctionnement de l'école laissait beaucoup à désirer : soit sous le rapport du personnel enseignant dont le recrutement était devenu difficile par suite du départ aux armées des instituteurs ; soit sous celui des ressources momentanément diminuées pendant la période des hostilités".

A la suite de plusieurs réunions, il fut décidé avec l'accord de Monseigneur CASTELLAN, Archevêque de CHAMBERY, de faire appel à une congrégation d'enseignantes " qui ayant accepté les lois de laïcisation, avaient la meilleure méthode d'enseignement et étaient munies des diplômes exigés " à cette époque. Ainsi les sœurs de la Charité de LA ROCHE SUR FORON arrivèrent à LA MOTTE(Les "demoiselles" comme les appelaient les habitants à cause de leurs vêtements civils). Elles étaient cinq : deux d'entre elles s’occupèrent de l'école de garçons, deux autres de l'école de filles et la dernière eut pour mission de tenir la maison, d'entretenir le linge de la paroisse et d'aider à l'ouvroir.

Des travaux furent entrepris pour accueillir l'école de garçons qui ne retournera au Pensionnat qu’après la guerre.

Dès 1923 trois activités cohabitèrent dans les bâtiments : l'école des filles, l'ouvroir et le service des malades géré par la communauté des sœurs, laquelle mit à disposition une petite pièce pour les soins.

L'ouvroir deviendra école ménagère en 1932 puis prendra le nom de "Centre ménager rural, LA MAISON " en 1945 avant de disparaître.

L'école suivit l'évolution. Le 21 décembre 1946 fut créé l'A.E.P. (Association d'Education Populaire) qui, désormais, allait gérer aussi bien l'école de garçons que celle des filles. Son premier bureau fut constitué de M. Georges JANIN, président, Jean PELLET, du Docteur BLAIN, Joseph GERBAZ et Jean GIRARD.

Grâce à la loi du 31 décembre 1959 ayant institué un contrat spécifique entre l'Etat et les gestionnaires de l'enseignement privé, elle passa sous contrat simple. Dès lors, les maîtres furent rémunérés par l'Etat et en contre partie durent, avec les mêmes diplômes que leurs collègues du public, assurer les mêmes programmes.

La réorganisation des établissements catholiques de la région incita le Pensionnat Ste ANNE à s'orienter vers le technique. En conséquence, deux classes de C.E.G. s'installèrent à Barby de 1962 â 1974 avant d’être intégrées aux collèges catholiques de CHAMBERY.

En 1967, la mixité fut effective avec l'arrivée des garçons du pensionnat.

Sous l'impulsion du curé Jean RASSAT, l'établissement prit nom d'ECOLE SAINT-JEAN.

La première association de parents regroupa les responsables des deux écoles. Ses fondateurs furent Mrs SALANON(président), LETOFFE, PONCET, GERBAZ, PIN et FALLEVOZ.

Les sœurs de la Charité quittèrent définitivement les bâtiments en 1973 et s'installèrent à la PASTORALE. Un laïc prit la direction de l'établissement : M. Jean BUISSON. L'école conserva néanmoins son caractère catholique, celui-ci se retrouvant toujours dans son PROJET EDUCATIF.

Depuis M.de COTTIGNIE, Mme Claudie GROSFILLEY, Mme Isabelle OLIVIER , et actuellement Mme BAUDRY ont successivement assuré la direction de l’école.

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